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  Exposition sonore: « Nous sommes tous des enfants de migrants »

Enfants migrants et acteurs de l’accueil en Ardèche, de 1936 à nos jours

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Aujourd’hui, un Français sur trois a un parent ou un grand-parent d’origine étrangère. En France, les migrations ont largement participé au développement économique, démographique et culturel du pays depuis des siècles. Des déplacements importants de population se font à l’intérieur même du pays, entre les régions françaises. On note aussi des arrivées d’immigrés en provenance d’autres pays. Parmi les immigrés vivant en France à l’heure actuelle, la moitié est arrivée avant l’âge de 22 ans. Nombreux sont les enfants et les adolescents qui accompagnent leurs parents migrants, ou qui rejoignent un membre de leur famille ayant migré précédemment.
En 2010, l’INSEE recense en Ardèche 14 840 immigrés, dont 1 784 ont moins de 24 ans. Ils représentent 4,7% de la population globale du département. Parmi ces immigrés, certains sont français aujourd’hui, mais tous sont nés dans un autre pays. D’autres migrations ont lieu aussi à l’échelle nationale. On retrouve notamment en Ardèche des personnes provenant d’autres régions de France.
Hier comme aujourd’hui, l’Ardèche accueille sur son sol différentes populations de migrants : des réfugiés arméniens, espagnols, juifs français ou d’Europe de l’Est, laotiens, cambodgiens, des Italiens, des Polonais, des Harkis, des migrants économiques d’Europe ou d’Afrique, des Roms, des « néo-ruraux » venant d’autres régions françaises, des touristes d’Europe du Nord, etc.
En 2013, le Sonoscope (activité de créations sonores au sein de la coopérative PollenScop) et le L.I.R. (Laboratoire Itinérant de Recherche sur les migrations et les luttes sociales) ont procédé à un travail de recherche aux archives et recueilli 24 témoignages oraux auprès de migrants arrivés enfants sur le territoire des Monts d’Ardèche (de tous âges et de toutes origines), auprès de personnes ayant participé à l’accueil de ces enfants (institutrices, éducateurs, militants associatifs), et auprès de spécialistes des questions migratoires (un historien, une sociologue, une pédopsychiatre).
Ces témoignages réunis ont donné matière à une création sonore illustrant les différentes étapes des migrations enfantines sur le territoire ardéchois, de 1936 à nos jours.
L’exposition sonore itinérante « Nous sommes tous des enfants de migrants » donne à voir et à entendre l’expérience de la migration du point de vue de l’enfance. Elle replace dans une perspective historique la constance des migrations sur le sol ardéchois et permet de mieux comprendre la trajectoire de celles et ceux qui – par choix ou par contrainte – ont migré. Elle rappelle les difficultés rencontrées par les enfants migrants, tout en précisant les différents dispositifs d’accueil déployés en Ardèche et souligne les apports des migrations, pour les individus comme pour le département.
Ces histoires, ces parcours, ces voix, recueillis et exposés, nous enseignent qu’au fil des générations, nous sommes tous des enfants de migrants, à l’échelle d’un département, d’un pays ou d’un continent.
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L’exposition est constituée de 15 panneaux, montés en 5 totems de couleur, qui reprennent de grandes thématiques liées à la migration. Le premier totem s’ouvre sur la question de l’enfance en migration dans le monde, puis se focalise sur la France et sur l’Ardèche. Le second totem traite de la question des migrants face à la loi. Le troisième totem s’intéresse à plusieurs populations migrantes, les Roms, les réfugiés espagnols et les néo-ruraux. Le quatrième totem revient sur la question de l’accueil et de la solidarité. Enfin le dernier totem signale les apports des migrations.
« On est du pays que l’on aime et on est du pays où l’on se sent bien. Je n’aime pas que l’on se moque de quelqu’un parce qu’il vient d’ailleurs. On veut nous faire peur de l’autre en permanence, l’autre n’est pas quelque chose d’effrayant, c’est quelque chose de génial. » Extrait du témoignage d’un enfant migrant.
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Ces panneaux d’exposition sont accompagnés par une création sonore qui reprend des extraits des entretiens menés avec les enfants migrants montés en 9 modules (de 5 à 7 minutes chacun) qui s’enchaînent à la suite d’une introduction. Ces modules, ponctués de virgules sonores mêlant les voix des témoins, donnent à entendre les raisons du départ des enfants migrants, les récits du trajet pour venir en Ardèche, l’arrivée sur le territoire, l’accueil, l’évocation des pays et régions d’origine, les expériences de vie à l’école, le regard porté sur l’enfance en milieu rural, sur l’enfance « déracinée » et sur l’enfance en migration.
Cette bande sonore en écoute libre lors de l’exposition dure environ 55 minutes. Dans le CD qui accompagne le livret de l’exposition, 5 modules sonores complémentaires, extraits tirés des entretiens menés avec les acteurs de l’accueil, sont proposés à l’écoute.

Fiche Technique de l’exposition

2 versions de l’exposition sont possibles :
– la version sur panneaux :
5 panneaux de 3 faces. (2 m de haut x 1m de large par face)
Les panneaux tiennent debout et peuvent être placés dans une salle sans système d’accroche.
– la version sur bâches :
15 panneaux sur bâche PVC (150 m de haut x 0,71m de large par panneaux)
Munis de 4 oeillets, les panneaux devront être fixés au mur.
Dans les deux cas, l’exposition est accompagnée d’un bande-son, fournie sur CD audio.
Différents systèmes d’écoute sont possibles :
– écoute collective, en continu :
CD en écoute continue dans la salle d’exposition. Les visiteurs écoutent la bande-son en même temps que la visite.
Matériel de diffusion simple fourni (lecteur CD)
– écoute individuelle au casque :
Un point d’écoute peut être installée dans la salle, où les visiteurs peuvent venir se poser et écouter la bande-son.
Matériel d’écoute non fourni.
L’exposition itinérante est visible régulièrement ici ou là. (voir calendrier de tournée de l’exposition)
 

Ateliers pédagogiques

Aujourd’hui, parallèlement à cette exposition « Nous sommes tous des enfants de migrants », des ateliers pédagogiques sont proposés au jeune public par l’association Histoire de Dire.
Nous avons pensé des séances, pour des sessions allant de une à plusieurs rencontres avec les jeunes. Les séances peuvent se tenir dans un cadre scolaire ou péri-scolaire, ou dans un tout autre lieu, par exemple là où l’exposition est installée sur le moment.
Pour un aperçu des ateliers déjà réalisés, venez par-là
Objectifs des ateliers :
– Provoquer des échanges sur les questions liées à la mobilité, au mouvement
– Amener les jeunes à se questionner sur le parcours migratoire de leur famille
– Provoquer l’échange entre les jeunes sur les questions liées à l’identité
– Inciter l’échange au sein des familles sur les questions liées au parcours migratoire
– Initier les jeunes à la collecte d’archive orale (questionnaire et entretien)
– Produire et analyser des éléments sonores
Des ateliers aux finalités modulables
En fonction des attentes et des besoins de la structure commanditaire, le contenu précis des ateliers s’ adapte au contexte du lieu, des jeunes, ou encore de l’actualité.
Différentes finalités peuvent avoir lieu telles que :
– recueil de témoignage auprès d’une personne migrante
– réalisation d’une émission radio
– rencontre avec un spécialiste de l’histoire des migrations
– présence de la caravane sonore de l’association pour créer un espace d’écoute et d’enregistrement unique etc…
Un outil au service des enjeux de société actuels
Outre l’urgence actuelle de traiter des questions liées au « vivre ensemble » avec les jeunes, cette exposition et les ateliers qui l’accompagne répondent aux dernières directives du Ministère de l’Éducation Nationale, concernant « La grande mobilisation de l’École pour les valeurs de la République » (Janvier 2015).
En effet, l’éducation à l’information, l’approfondissement d’un esprit critique, de même que la production et la diffusion de contenus sont des éléments mis en avant dans ces nouvelles directives.
Une intervenante professionnelle
Claire Lauzon :
Co-fondatrice du Sonoscope, a l’initiative du projet « Nous sommes tous des enfants de migrants », Claire Lauzon exerce depuis plus de 10 ans en mettant l’outil sonore au service de la création de liens. Diplômée en animation socioculturelle et créatrice sonore professionnelle, elle mêle dans son travail lien social et réalisations sonores.
Elle exerce aujourd’hui au sein de l’association Histoire de Dire, dont l’objet est de développer des projets artistiques, socioculturels et pédagogiques en utilisant le son comme outil.

 Pour mettre en place un atelier pédagogique sur le thème des migrations, et/ou accueillir notre exposition, contactez-nous!